Sommaire :
1. Extrait paru dans Le Figaro du 18 mars 2007.
2. Extrait paru dans Libération du 16 mars 2007.
3. Réponse de Dominique Voynet au Réseau Sortir du nucléaire (février 2007).
1. Le Figaro du 18 mars 2007 :
« Je propose une loi de sortie programmée du nucléaire et l’abandon des projets ruineux et sans avenir (EPR et ITER) », martèle la candidate écologiste. Le programme des Verts précise cet objectif : Voynet fixe la fermeture de toutes les centrales au plus tard en 2030.
2. Libération du 16 mars 2007 :
« Je partage, vous le savez, votre point de vue. La construction de l’EPR nous fera prendre encore dix années de retard - dix de plus ! - sur une autre politique énergétique, ambitieuse et réaliste, fondée sur les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. Ce serait pourtant indispensable, si l’on veut à la fois lutter efficacement contre les bouleversements climatiques et préparer l’ère de « l’après-pétrole ». En Allemagne, Angela Merkel a confirmé la sortie du nucléaire décidée par le précédent gouvernement sous l’impulsion des Verts ; en Finlande, le chantier du prototype EPR a pris deux ans de retard, alourdissant du même coup la facture pour AREVA - et pour le contribuable français ; partout dans le monde, on a compris que la stratégie énergétique de demain ne passera par le nucléaire . Et, en France, on choisirait d’investir 3 à 4 milliards d’euros, peut-être plus, dans une machine obsolète et, qui plus est, inutile ? Je ne m’y résous pas, et je manifesterai demain, à Toulouse, avec des dizaines de milliers de personnes dans toute la France, pour le dire.
J’ajoute qu’en termes d’emploi, l’option nucléaire n’est pas non plus une bonne opération. L’EPR à Flamanville, ce serait 300 emplois permanents, selon les chiffres d’EDF. Avec la même somme, on peut créer 15 fois plus d’emplois dans les énergies renouvelables. »
3. Réponse de Dominique Voynet au questionnaire du Réseau Sortir du nucléaire (février 2007) :
La position par rapport à la production d’électricité d’origine nucléaire en France doit être située dans le contexte d’une nouvelle politique de l’énergie, répondant aux besoins des consommateurs et s’inscrivant dans un nouveau type de croissance économique, respectueuse des ressources, de la santé et de l’environnement, au niveau national comme au niveau planétaire.
Depuis la révolution industrielle, le modèle énergétique des pays industrialisés s’est développée sur la croissance sans limites de la consommation d’énergie, aboutissant à l’impasse de la raréfaction des ressources fossiles, de leur renchérissement, des risques géopolitiques du conflit autour de la possession des ressources, de catastrophes écologiques et sanitaires, dont l’accident de Tchernobyl a montré l’extrême gravité.
Il faut reprendre les choses à la base. Le gaspillage de l’énergie qui domine nos civilisations est un monstrueux gâchis énergétique, économique et environnemental et il se confirme, un peu plus chaque année, qu’il est le premier facteur du risque de changement climatique qui menace la planète. L’objectif numéro un de la nouvelle politique énergétique qui s’impose est la sobriété et l’efficacité énergétique et il est impératif de se fixer, pour notre pays, une réduction drastique de la consommation d’énergie à service rendu égal ou supérieur. Cela est possible, comme le montre l’examen des évolutions de l’intensité énergétique des pays industrialisés depuis le premier choc pétrolier ainsi que toutes les études techniques et économiques sur les potentiels de l’efficacité énergétique, en France, en Europe, dans le monde.
Cette nouvelle politique n’est pas celle de la restriction : elle est celle d’une bonne gestion des ressources énergétiques et financières ; elle est pourvoyeuse d’emplois dans tous les secteurs d’activités (bâtiments neufs à très faible consommation, rénovation des bâtiments existants, développement des transports collectifs et du rail , modernisation des procédés industriels, recyclage des déchets, etc.).
Cela est particulièrement vrai pour la consommation d’électricité en France : la politique du "tout électrique, tout nucléaire", inaugurée dès le lancement du programme nucléaire massif du milieu des années 70, a entraîné une surcapacité en centrales nucléaires et une pression permanente pour l’accroissement de la consommation, notamment par un développement totalement aberrant du chauffage électrique. Le potentiel d’économie d’électricité sur tous les usages (chauffage, éclairage, électroménager et autres appareils) est considérable dans le secteur résidentiel et tertiaire qui est de loin le plus consommateur.
Cette baisse indispensable de la consommation d’énergie et d’électricité nous donne une marge de manœuvre considérable pour effectuer les choix des techniques de production les plus intéressantes, à la fois sur le plan de l’économie, de l’environnement et de la santé.
Ce choix ne peut pas être l’énergie nucléaire, par les techniques actuelles comme celles que l’on nous promet pour l’avenir (surgénérateur au plutonium), pour trois raisons fondamentales : le risque d’accident grave (d’origine technologique ou du fait d’agressions extérieures, naturelles ou volontaires), du fait des déchets radioactifs résultant de cette production, du fait du caractère proliférant (production d’armes atomiques par des Etats ou des groupes terroristes) de l’utilisation de l’uranium enrichi ou du plutonium.
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Par contre, il existe un potentiel considérable pour le développement des énergies renouvelables pour la production d’énergie (pour le chauffage notamment) et d’électricité et c’est là-dessus, par des systèmes décentralisés et grâce à des politiques régionales et locales, qu’il faut miser pour le moyen et le long terme.
Le développement des énergies renouvelables reste le parent pauvre de la production d’énergie en France, malgré l’abondance de la ressource, à la fois diversifiée (solaire, éolien, biomasse, géothermie, petite hydraulique) et présente sous l’une ou l’autre source, dans toutes les régions.
L’exploitation des énergies renouvelables dans le respect de l’environnement et des activités agricoles aux fins alimentaires, est une source très importante de nouvelles activités et d’emplois et l’un des fondements d’un développement régional et local durable.
Efficacité énergétique et énergies renouvelables, systèmes décentralisés, initiatives locales : le citoyen reprend ses droits sur l’énergie.
Je tiens à préciser ici une question centrale que trop de candidats à l’élection présidentielle ont tendance à oublier : la démocratie. Nous avons tous dénoncé l’absence totale de démocratie dans le choix imposé du nucléaire. La politique que les Verts proposent et que je porte devra être soumise au débat démocratique, à un débat citoyen, où chacun aura sa place et où l’expertise contradictoire et l’expression des associations auront toute leur place. Je pense que cette politique correspond aux vœux des Français, je suis convaincue qu’elle est la seule à même de répondre aux trois défis : de la lutte contre le changement climatique et les pollutions et accidents liées au système énergétique, de la sécurité énergétique au plan international et au développement durable, en particulier celui des pays les plus pauvres.
C’est dans ce contexte général d’une nouvelle politique énergétique dont j’ai très brièvement esquissé les principes que je réponds maintenant à vos questions précises concernant le système de production d’électricité à partir de l’énergie nucléaire en France.
1. LA PART DU NUCLEAIRE
1. Etes-vous favorable à une sortie complète du nucléaire en France ?
Oui.
2. Dans quel délai ?
J’ai fixé dans le "Contrat écologique deux objectifs : baisse de 30% en 10 ans de la part du nucléaire dans la production d’électricité et objectif de sortie totale du nucléaire d’ici 2030. Pour ce qui concerne le parc électronucléaire, les arrêts programmés peuvent être échelonnés par paliers en fonction de leur ancienneté ou de situations particulières, sur une période qui ne devrait pas excéder 25 ans.
La baisse de la consommation d’électricité grâce à la sobriété et à l’efficacité, la montée en puissance par la production à partir des énergies renouvelables et la construction de centrales à gaz à cycle combiné à haut rendement -indispensable pour la pointe et la demi base et déjà en cours en France, mais pas par EdF- permettront de programmer au fur et à mesure la sortie du nucléaire.
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3. Quels réacteurs vous paraissent le plus urgent d’arrêter ?
Le réacteur Phenix, bien que ne faisant pas partie du parc électronucléaire, doit être arrêté dans les plus brefs délais du fait des risques qu’il présente.
Les paliers les plus anciens de 900 MW doivent être arrêtés en premier, dont les réacteurs de la centrale de Fessenheim dans les plus brefs délais (avant fin 2008). La centrale de Civaux, construite contre tous les avis concernant le refroidissement par l’eau de la Vienne et qui a été marquée par des erreurs de conception doit être arrêtée également dans la première période de cinq ans.
Egalement, la centrale de Nogent-sur-Seine, car elle est située à moins de 100 km d’une agglomération de dix millions d’habitants, qu’il serait impossible d’évacuer en cas d’accident avec émission de matières radioactives.
4. Si vous n’êtes pas favorable à une sortie complète du nucléaire, quelle serait selon vous la part raisonnable que pourrait prendre le recours au nucléaire dans la production électrique française ?
Favorable à une sortie du nucléaire, je pourrais me dispenser de répondre à cette question, mais il me semble important de le faire car c’est un sujet controversé.
La part actuelle de la production d’électricité de 80% environ à partir du nucléaire est dangereuse, car elle place la France dans une situation de dépendance tant vis-à-vis de l’uranium, entièrement importé, que d’une technique unique (les réacteurs à uranium enrichi à eau sous pression) susceptible de pannes de mode commun. De plus, la production d’origine nucléaire est économique en base et son coût augmente très vite lorsque l’on diminue la durée d’appel. Enfin, tous les spécialistes de la production d’électricité, même les partisans de la production d’origine nucléaire, prônent la diversification des sources de production. Tout cela converge pour dire que la part maximale du nucléaire dans la production d’électricité ne devrait pas dépasser 50%.
Si l’on combine cet objectif avec la baisse nécessaire de la consommation d’électricité (réduction des gaspillages), on voit que le parc nucléaire doit être en tout état de cause réduit et qu’il ne faut surtout pas l’accroître.
5. Combien d’années pourraient être nécessaires avant d’arriver à cette part ?
Toujours dans les mêmes hypothèses, un tel objectif à l’horizon d’une dizaine d’année paraît parfaitement raisonnable.
6. Quels moyens pensez-vous mettre en œuvre pour garantir la sécurité des centrales vieillissantes et faire face à une défaillance majeure, tant en termes de santé publique que d’alimentation électrique ?
La question de la sûreté nucléaire est une question centrale, car nous aurons de toute façon à la gérer dans les années qui viennent. Par suite de manœuvres inqualifiables, elle a été traitée avec un manque de connaissance des dossiers et de sens des responsabilités inqualifiables par le gouvernement actuel. Je me suis opposée à la création de l’Autorité de Sûreté nucléaire car elle dégage le gouvernement de l’une de ses responsabilités premières qui est justement de protéger les citoyens des risques, en particuliers des grandes installations industrielles.
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La première mesure à prendre par décision soumise au Parlement est de resituer cette responsabilité sous l’autorité du gouvernement, comme pour les autres installations industrielles, avec une transparence totale vis-à-vis des citoyens, ainsi que l’organisation systématique de l’expertise contradictoire pour tout ce qui concerne les risques des centrales nucléaires, des industries du combustible nucléaire et des déchets radioactifs. Il est inadmissible que le nucléaire soit considéré comme un domaine réservé, marqué par l’opacité et la collusion entre une grande partie de la haute administration et les dirigeants des entreprises du secteur.
2. LE REACTEUR EPR, LES NOUVELLES CONSTRUCTIONS
1. Quelle que soit votre position vis-à-vis du recours au nucléaire pour la production d’électricité en France, vous engagez-vous dès votre élection à faire immédiatement stopper le chantier en cours du futur réacteur E.P.R. à Flamanville ?
Oui.
Le réacteur nucléaire prévu à Flamanville est inutile (pas de besoin supplémentaire d’électricité), dangereux (risque d’accident grave, déchets radioactifs), basé sur des techniques proliférantes (uranium enrichi, plutonium extrait et réutilisé dans le MOX).
2. S’agirait-il d’un arrêt définitif ?
Oui.
3. Compte tenu de votre réponse à la première partie de ce questionnaire et à la première question de la deuxième partie, vous engagerez-vous à mettre en œuvre tous les moyens légaux afin d’interdire toute nouvelle construction de réacteur nucléaire destiné à la production d’électricité, et ceci de quelque type qu’il soit ?
Oui.
4. Dans cette perspective éventuelle, vous engagez-vous à réorienter l’ensemble des crédits de recherches actuellement affectés au développement du nucléaire à l’élimination des déchets d’origine nucléaire et à d’autres formes d’énergie ?
Oui. Les crédits de recherche doivent être réorientés avec la répartition suivante : 1/3 à la sûreté, la gestion des déchets, le démantelement des installations nucléaires et à l’amélioration des performances des hydrocarbures, 1/3 aux énergies renouvelables, 1/3 à la sobriété et à l’efficacité énergétique.
3. LE RETRAITEMENT ET LA QUESTION DE L’ENFOUISSEMENT
1. Vous engagerez-vous en faveur de l’arrêt du retraitement de tout combustible irradié, de quelque nature et de quelque origine qu’il soit, et à programmer l’immobilisation du plutonium déjà extrait et non son utilisation sous forme de MOX, puis le démantèlement de l’usine de la Hague ?
La réponse est clairement oui concernant l’arrêt du retraitement et par conséquent de la production de plutonium et de son utilisation comme combustible MOX. Cela implique aussi l’arrêt de cette fabrication, l’arrêt immédiat du "moxage" actuel de vingt réacteurs avec des combustibles existants et l’immobilisation du plutonium actuellement en stock à La Hague ou ailleurs en le mélangeant à des déchets radioactifs de façon à ce qu’il ne soit pas accessible.
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En ce qui concerne l’usine de La Hague, si les installations de retraitement doivent être arrêtées et démantelées à terme, un énorme travail reste à faire sur le conditionnement des déchets et sur la création le plus rapidement possible d’un centre d’entreposage de longue durée en sub-surface : ce centre pourrait être installé sur le site de l’usine de La Hague.
Il est très important que les travailleurs de l’industrie nucléaire ne payent pas les erreurs de leurs dirigeants, actuels et passés. Les activités liées au conditionnement et à la gestion des déchets, comme les activités de démantèlement des installations nucléaires, civiles et militaires, constituent des chantiers considérables qui doivent être menés avec beaucoup de soin, ce qui n’a pas toujours été le cas dans le passé (voir la situation au centre de Marcoule). La question de la formation et du reclassement du personnel dans ces activités, comme dans les industries nouvelles d’utilisation des énergies renouvelables, sera un des impératifs de la nouvelle politique énergétique.
2. Conformément à la lettre et à l’esprit de la loi de 1991 (dite "loi Bataille") sur la gestion des déchets nucléaires, le laboratoire souterrain de Bure n’a plus de raisons d’être en tant que tel. Vous engagez-vous à clore ce laboratoire , à faire arrêter tout nouveau forage et à faire procéder au démantèlement des installations sans qu’il ne soit jamais autorisé d’y entreposer ou d’y stocker des matières nucléaires de quelque type que ce soit ?
Le choix de l’enfouissement profond des déchets radioactifs "pour s’en débarasser" n’est pas la solution, en premier lieu pour des raisons éthiques : on ne laisse pas aux générations futures un cadeau empoisonné à l’époque où toutes les préoccupations convergent pour "sauvegarder la planète". La voie de l’enfouissement profond doit être abandonnée et le laboratoire de Bure démantelé.
Cela ne signifie pas qu’il ne faut rien faire. Comme l’a montré le débat public conduit par la CNDP sur les matières et déchets nucléaires, la voie de l’entreposage de longue durée en sub-surface des déchets existants doit être mise en œuvre le plus rapidement possible.
3. Dans le même esprit, estimez-vous qu’il convient d’abroger la loi de programme du 28 juin 2006 relative à la gestion durable des matières et déchets radioactifs et de mettre en chantier une nouvelle réflexion concernant ce problème ?
Pour les raisons exposées ci-dessus, il faut évidemment remettre en chantier la question de l’avenir des déchets nucléaires. Je veux reprendre le débat en organisant de façon plus systématique l’expertise contradictoire, la transparence des données et des arguments, y compris ceux qui sortent de la sphère scientifique et technique et relèvent du principe de précaution. Il me paraît en particulier essentiel que la question de la "transmutation" soit clairement étudiée et débattue.
4. LES CENTRALES ACTUELLEMENT EN SERVICE
1. Compte tenu du fait que la production totale de la centrale nucléaire de Fessenheim représente moins de trois pourcent de la production d’électricité d’origine nucléaire en France, et de l’ancienneté de cette centrale, vous engagez-vous en faveur de l’arrêt des deux réacteurs de cette centrale avant la fin de la première année de votre mandat et à la mise en place d’un programme de démantèlement ?
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2.Vous engagez-vous à ce qu’aucune nouvelle centrale nucléaire, de quelque type que ce soit, ne soit construite sur le site de Fessenheim ?
3.Quelle que soit la teneur de vos réponses précédentes, vous engagez-vous à mettre en place un programme d’arrêt des centrales nucléaires existant actuellement sur le territoire français ?
Les réponses à ces questions sont contenues dans mes réponses précédentes.
5. LE NUCLEAIRE MILITAIRE
Dans la perspective de "sortir du nucléaire", vous engagez-vous à abandonner toute option nucléaire dans l’équipement de nos forces armées, et en particulier à interdire toutes recherches relatives au nucléaire, qu’il soit civil ou militaire, auprès du laser Mégajoule ?
Depuis toujours je me suis opposée à l’existence et au développement des armes nucléaires en France et dans le monde. Indépendamment de la question du nucléaire civil, je soutiens de toutes mes forces l’abandon du nucléaire militaire, qu’il s’agisse des armes nucléaires, des sous-marins nucléaires ou des porte-avions nucléaires, comme des recherches qui ont pour objectif de renforcer la puissance nucléaire de la France.
Mais au-delà de cette position, ce qui doit être compris par les citoyens français est que les techniques du nucléaire civil, basées sur l’utilisation de l’uranium enrichi et tout particulièrement en France, sur la production (par le retraitement du combustible irradié) du plutonium permettent à tout pays qui les maîtrisent, de développer facilement des armes nucléaires. Le bannissement des armes nucléaires ne pourra raisonnablement être obtenu au niveau mondial, que si les techniques "proliférantes" sont abandonnées par un traité international liant tous les pays du monde.
CONCLUSION
Je sais très bien que la politique que je propose est un renversement de tendance. Notamment, parce que l’obstination pour un nucléaire à outrance et le lien entre le nucléaire civil et le nucléaire militaire ont enfoncé la France, en dehors de toute démocratie, dans une voie périlleuse. La réparation des erreurs du passé, dans un domaine aussi lourd, est une entreprise complexe. Mais contrairement à ce que prétendent certains, l’avenir est beaucoup plus ouvert qu’on ne pense car des progrès considérables ont été faits et peuvent encore être faits dans les domaines de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables. Il faut se dégager le plus vite possible de la double contrainte des énergies fossiles (parce qu’elles sont précieuses et qu’il faut les "consommer avec parcimonie" et qu’elles aggravent l’effet de serre) et du nucléaire (parce qu’il est à trop d’égards dangereux). Après tout, en à peu près vingt ans, le parc français de production d’électricité est passé du tout pétrole au tout nucléaire. Je ne vois pas d’impossibilité à ce qu’une demande nettement plus faible d’électricité qu’aujourd’hui, parce que plus efficace, soit satisfaite très majoritairement par des énergies renouvelables dans un délai de trente ans.
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